Pourquoi une thérapie de couple ?

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Pourquoi une thérapie de couple

Il n’est pas toujours facile de vivre épanoui en couple tout en se sentant libre et heureux d’exister également pour soi.

Un couple passe parfois par les moments difficiles, conflictuels, parfois même violents, et en parler avec un thérapeute peut permettre de dénouer les nœuds de conflits dont ils n’arrivent pas à sortir par eux-mêmes. La souffrance devient trop lourde et souvent une personne du couple est désignée comme « responsable » ou « source du problème » alors que c’est la relation qui est malade. Un couple est formé de l’interaction de deux vies, de deux histoires qui parfois interfèrent dans la relation des deux protagonistes.

Le psychothérapeute par ses premières interventions fait en sorte que se renoue une communication souvent figée. Il permet de mettre à jour ce qui se joue et se rejoue des éléments de l’histoire de vie de chacun. Il détermine également, le mode de fonctionnement, la position et les rôles des deux protagonistes dans le couple.

Avec le psychothérapeute, le couple apprend à penser les comportements avant de les agir.

Le couple se sent également libre de ressentir, de dire et d’entendre ses émotions et celles de son (sa) partenaire. Il peut également associer ces sentiments avec d’autres moments de sa vie, dans un autre contexte et comprendre les transferts qui s’effectuent dans la relation de couple.

Des thèmes peuvent ressortir de ces entretiens tels que : la peur de l’abandon, de la séparation, la dette, se sentir redevable, la jalousie, le deuil, les non-dits familiaux, les répétitions transgénérationnelles, les croyances, la peur du conflit…. Qu’est-ce qui est touché en chacun ?

Il arrive qu’une modification dans le contexte de la vie d’un couple crée un déséquilibre : l’arrivée d’un enfant, la perte d’un emploi, la relation aux parents. La thérapie de couple permet de réaménager les règles de vie du couple, afin que chacun se retrouve dans ces nouvelles données.

Vivre à deux avec des contraintes professionnelles, familiales, relationnelles, financières n’est pas simple ! Mettre des règles de vie, déterminées à l’avance, permet de mieux vivre ensemble. Mieux connaître et comprendre le partenaire et soi-même est une aide dans la bonne marche d’un couple, pour sortir des malentendus, des interprétations, des disputes et de la souffrance.

La passion s’applique à de nombreux domaines –le sport, le cinéma, les arts, la musique, aux collectionneurs…. Freud a étayé la théorie psychanalytique sur sa passion des collections d’art antique. (Le bas relief de la Gravida)

Nous considérons alors ce sentiment comme constructif puisque moteur de désirs et d’actions. Dans ce sens, nous ne pouvons que recommander toutes passions.

Mais qu’en est-il de la passion amoureuse ?

L’on peut définir la passion amoureuse comme un sentiment brutal qui bouleverse l’aimant(e) au plus profond de ses sens, de sa raison et le met dans un état d’exaltation qu’il ne maîtrise plus. Nous disons « brutal » car l’entrée dans la passion est violente, souvent comme un coup de foudre.

Même si la passion a un côté merveilleux puisqu’elle contient ce potentiel d’élan émotionnel et qu’elle peut permettre à des êtres trop rationnels de se libérer de leurs inhibitions, ce n’est pas sans raison que le mot passion dérive du latin pati qui signifie souffrir.

Le passionné perd le contact avec tout sens logique. Il a l’impression d’être projeté sur une autre planète où les sentiments, les émotions, les désirs sont à leur paroxysme. Le passage par les étapes classiques de connaissance de l’autre n’existent pas, le rapport étant immédiatement fusionnel. Par sa violence, la passion peut outrepasser les lois, bousculer les tabous, abolir les distances : le passionné perd la maîtrise de lui-même et entre dans un leurre, une illusion, un fantasme qui peut le mener vers des extrêmes qui ne lui ressemblent pas. Même si dans une histoire amour plus raisonnable, nous considérons que l’illusion est toujours présente, ce n’est pas comparable avec l’état de passion où tout est décuplé. Selon Freud, le passionné cristallise autour de l’être aimé une production de fantasmes qui vient doubler la réalité et rend l’objet toujours insaisissable. L’aimée se retrouve dotée de toutes les qualités qui ne correspondent en rien à une réalité objective.

  • En cas d’une réciprocité de sentiments : les amoureux se sentent pris dans le cercle de la passion, sans repères, hors du temps, hors du monde, ils se suffisent à eux-mêmes. Ils s’enferment dans leur relation, se coupe de l’extérieur au risque d’asphyxier leurs liens.
  • S’il n’y a pas réciprocité : l’aimant se retrouve dans des affects violents aussi bien physiquement que psychiquement. Physiquement, il peut se mettre à trembler face à l’objet d’amour, transpirer, bagayer, ses mains sont moites, il souffre. Psychiquement, il est aveuglé par la femme qu’il aime, qui devient le pôle exclusif de ses pensées. Plus rien d’autre n’a d’importance.

Dans ces cas de passion amoureuse, nous ne sommes pas dans le désir amoureux mais dans le besoin de l’autre. Le passionné alterne de la douleur à euphorie en fonction de la présence ou non de l’objet d’amour. Il entre dans une dépendance à l’autre dont il ne peut se passer.

Par mon expérience de l’addiction, je reconnais ces notions de besoin, de manque, de souffrance et de dépendance comme appartement aux pathologies addictives. L’autre devient comme une drogue. Nous retrouvons les mêmes symptômes que dans toute pathologie addictive: les passionnés sont entraînés dans des spirales incontrôlables, ne supporte pas la frustation, sont dans un besoin immédiat de l’autre pour éviter la souffrance. Ils se sentent dans un sentiment d’incomplétude qu’ils tentent de combler ensemble. Nous pouvons avancer l’hypothèse freudienne d’un manque originel mémorisé par les corps dès l’origine de leur vie. Le besoin de complétude leur donne l’espoir inconscient de retrouver ensemble les mêmes sensations éprouvées avec l’objet premier perdu, le manque primordial de la mère.

L’on remarque que les coups de foudres arrivent surtout chez des personnes fragilisées par une carence affective. C’est par la passion amoureuse et la relation à l’autre que le couple se sent dans une complétude absolue dont ils n’arrivent pas à se défaire. La fusion est si forte qu’ils sont perdus l’un sans l’autre lorsqu’ils sont séparés ou qu’ils risquent de se perdre dans l’autre lorsqu’ils sont ensemble. Il n’y a plus la distance nécessaire à tout couple pour exister sans l’autre. La passion s’appuie sur leurs fondements narcissiques : chacun fonctionnant comme le miroir idéalisé de l’autre. Le besoin narcissique classique dans la vie amoureuse où chacun recherche dans le regard de son conjoint un retour positif, devient exorbitant et mégalomaniaque dans la passion amoureuse. Il s’agit d’aimer avec la même violence que lorsque l’enfnat s’est aimé lui-même dans la période narcissique primaire du début de sa vie. Je vous rappelle que le narcissisme primaire désigne la période où l’enfant a, comme Narcisse, investi toute la libido sur lui-même.

La rencontre passionnelle, ce fameux coup de foudre est comme un choc spéculaire.

  • Différence amour et passion : Amour vient du latin amare, c’est dans la relation maternelle érotisante et charnelle que se préparent les configurations amoureuses ultérieures.

La passion amoureuse est bien à différencier de l’amour : dans l’amour, les sentiments peuvent être variables (on aime à différents degrés telle la sympathie, l’affection, la tendresse …) et restent toujours raisonnables ou contrôlables. L’amoureux est un dans un échange qui embellit sa vie, créait des ouvertures sur l’avenir, ce qui n’est le cas pour les passionnés enfermés dans le couple.

Quels deviennent les couples passionnels ?

Nous remarquons plusieurs cas de figures:

  • soit la relation a été effective, mais elle s’attenue ou disparait d’une façon aussi violente qu’elle est arrivée. Cependant la désillusion qui survient après les illusions, peut entraîner des dépressions.
  • il se peut également qu’après la passion s’installe une vraie relation amoureuse : de la même façon qu’une histoire qui commence sans amour peut évoluer vers un sentiment amoureux. C’est alors que comme dans la majorité des couples, les ouvertures deviennent possibles. A l’illusion, à l’imaginaire succède le principe de réalité et l’accès au désir et à l’échange.
  • si une vraie une relation d’amour ne s’installe pas, le passionné entre dans un état de souffrance qui peut devenir insupportable.

Ces échecs sont destructeurs , d’où les nombreux patients reçus dans ma pratique qui sont empêtrés dans une décompensation réactionnelle suite à une rupture ou un amour inatteignable. Dans les meilleurs des cas, cette expérience peut être l’occasion pour eux d’entreprendre une psychothérapie, de regresser vers l’époque des vides affectifs originaires et de faire un travail d’élaboration, ce qui leur évitera la répétion de ce shéma relationnel.

Dans les cas les plus graves, il peut s’ensuivre des tentatives de suicide ou des drames passionnels, ce qui marque bien la démesure de ce sentiment.

Dans le meilleur des cas, les passionnés subliment leur douleur par d’autres passions, comme l’écriture ou autre forme d’art. La littérature, l’opéra sont truffés de couples passionnés –Roméo et Juliette ; Tristan et Iseulte, Pinkert et Butterfly, Phèdre…. Toutes ces histoires passionnelles finissent très mal.

Nous allons conclure sur l’idée que la relation amoureuse est durable alors que ce n’est pas le cas pour la passion amoureuse.

Psychodrame des couples.

Le psychodrame est un mode de travail psychologique inventé par MORENO. Il s’agissait à cette époque d’exprimer ses émotions à travers des scénarios réels ou imaginaires , joués comme au théâtre, susceptibles de libérer le sujet de tout ce dont il souffrait sans le savoir. La confrontation avec les autres devait permettre de prendre conscience – en collectivité- du fait que chacun a son histoire et que de celle ci il faut extraire ce qu il y a de meilleur pour construire sa vie au mieux.

Plus tard les psychanalystes se sont intéressés au psychodrame de MORENO et y ont ajouté une dimension d’ analyse importante: le transfert, manière de prendre en compte chez chacun ce qui revient du passé et agit dans le présent. Le rejouer en psychodrame permet à la fois d’ en prendre conscience et de s’ en dégager.

Vivre c’est bien sûr s’appuyer sur son passé mais aussi savoir se dégager de ce qui peut être alourdissant .03

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