TCC

La colère : un ingrédient du bonheur ?

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Évoquer une émotion jugée comme négative, telle que la colère, en des termes positifs peut surprendre. La psychologie positive nous enseigne le plus souvent que le bonheur vient à ceux qui sourient, qui se montrent altruistes envers autrui, qui savourent le moment présent, etc. Mais il s’agit aussi de ceux qui savent ressentir et exprimer des émotions négatives lorsque c’est nécessaire. C’est en tout cas le message d’une étude récente dont les résultats confirment qu’il importe de chercher le bonheur au bon moment plutôt que de le voir comme un état à maintenir de façon permanente. Ainsi, s’autoriser à ressentir des émotions appropriées à une situation – que celles-ci soient positives ou négatives – serait une clé du bien-être à long terme.

Le rôle de la colère dans le bien-être psychologique

Dans cette étude, publiée dans la revueEmotion, les chercheurs Maya Tamir et Brett Ford ont évalué 175 sujets participant à des jeux de rôles en situation de  collaboration (ex : jouer le rôle d’un homme politique soutenant un projet de loi) ou en situation conflictuelle (ex : jouer le rôle d’un agent de police interrogeant un suspect). Après avoir été informés du type de jeu de rôle auquel ils s’apprêtent à participer (collaboration / conflit) les participants ont du choisir de visionner différents clips musicaux correspondant à différentes émotions : colère, bonheur, ou neutre. Les chercheurs ont également examiné dans quelle mesure la préférence des sujets pour une émotion particulière était liée à certains aspects du bien-être global : santé psychologique, satisfaction de vie, soutien social.

La recherche a mis en évidence que les sujets ont généralement tendance à chercher à éprouver des émotions positives lorsqu’ils anticipent une situation de collaboration, mais cherchent plutôt à éprouver de la colère si une situation conflictuelle est à venir. Ce qui est surprenant, c’est que dans la préparation pour le conflit, les participants ayant choisi de se sentir en colère montrent généralement un niveau de bien-être plus élevé, un réseau de soutien social plus important, et une meilleure satisfaction de vie. Ceux qui ont préféré chercher des émotions positives avant le conflit n’ont en revanche pas montré le même sentiment de bien-être. La poursuite du bonheur, semble-t-il, ne conduirait donc pas toujours… au bonheur.

Dans le même temps, les personnes qui étaient simplement en colère de façon générale ont montré un niveau de bien-être psychologique moins élevé que les autres. Ce résultat n’est pas surprenant. Nous savons en effet que la colère peut devenir source de souffrance pour soi (et les autres !) si elle est incontrôlée et si elle n’est plus adaptée au contexte. On parle alors de colère pathologique, celle-ci pouvant être prise en charge par les stratégies de « gestion de la colère » issues des thérapies cognitivo-comportementales (ou TCC).

Le caractère adaptatif de la colère

Cette étude montre qu’il n’est pas forcément judicieux de chercher à tout prix à se trouver de bonne humeur. Il est approprié, naturel, et même utile de se sentir en colère lorsque l’on s’apprête à se confronter à une situation de compétition ou de conflit… bien que cette colère puisse devenir négative pour notre bien-être si elle est ressentie dans toutes les situations. La colère a tout autant le pouvoir d’être constructive que destructive ! Ainsi, pour vraiment vivre une vie heureuse, cette étude présente une prescription claire : il est important de se sentir – et aussi de poursuivre – des émotions agréables et désagréables avec souplesse. Des situations différentes nécessitent des émotions également différentes, autrement dit des émotions adaptées au contexte présent.

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