Quand ma timidité devient un problème

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Quand ma timidité devient un problème

Les joues qui se tintent de rouge, les mains moites, la voix qui se crispe et qui a du mal à se faire entendre, les mots qui ne viennent pas, les jambes en coton, qui n’a jamais été confronté à ces symptômes psychologiques?

La timidité est un problème qui touche la plupart d’entre nous ado ou adulte à certains moments de notre vie.

Son caractère « maladif » se définit proportionnellement au handicap occasionné par cette manière d’être et par le problème d’angoisse qu’elle génère.

Source de déstabilisation psychologique et de stress parfois aiguë, les conséquences directes de cette psychopathologie résultent en une inhibition majeure dans la relation à l’autre, en particulier dans les situations nouvelles d’ordres professionnelles et/ou personnelles.

La timidité est liée à un mode de fonctionnement historique et originel ou un contexte (perte d’emploi, problème économique, rupture sentimentale…). C’est parce que l’estime de soi est bousculé et/ou défaillante qu’on se sent vulnérable, potentiellement jugé et psychologiquement mis en danger par l’autre.

Dominer ce sentiment suppose:

  • de reconnaître que l’autre n’est pas là forcement pour nous juger
  • d’apprivoiser le jugement de l’autre sur soi (le jugement de l’autre ne me met pas en danger)

Le problème du manque d’estime de soi à l’origine d’un trouble de timidité tient en : « suis-je suffisamment bien pour être aimé? ».

Toute demande deviens alors une demande d’amour exclusive pour autant aborder l’autre, c’est toujours se risquer un peu a être déçu et éconduit par lui. C’est ce qui est insupportable sur le plan psychique aux yeux du timide qui va alors stratégiquement choisir le repli sur soi pour éviter cette déception.

Se replier sur soi pour rester maître de ses émotions, choisir de garder le contrôle de quelque chose qui est par définition incontrôlable : l’Autre.

Malheureusement, se préserver de la déception implique une contrepartie bien plus coûteuse en général : se priver des joies qu’impliquent aussi la relation à l’autre, le partage, l’amour, la confiance, l’écoute, le réconfort, la compassion. On ne peut pas plaire à tout le monde, cela est indépendant de notre volonté et même de nos actes. Mais inversement, on ne peut pas déplaire à tout le monde non plus. Sortons nous de l’esprit que chaque erreur qu’on serait susceptible de commettre nous conduit à être disqualifié à jamais. Ne dit-on pas que l’erreur est humaine.

Quand nous commettons une erreur et que nous sommes réprimandés ou sanctionnés pour cela, n’oublions pas que c’est cette erreur qui est jugée et certainement pas notre personnalité dans son ensemble.

L’ouverture à l’Autre, lorsque l’on se soucie vraiment de lui, pas simplement dans un sentiment d’attente de quelque chose de sa part mais aussi de compassion et d’empathie, permet de se décentrer du problème causé par ses propres sentiments et souvent mettre de côté cette timidité. L’autre peut nous dire non, pas parce qu’il ne nous aime pas et que nous sommes une mauvaise personne, mais simplement parce qu’il ne peut accéder à notre demande.

Ce n’est jamais à une personne qu’on répond non mais à la demande qu’il a formulé. Une demande permet toujours d’avancer. Un « oui » répond à notre attente et un « non » permet de chercher une autre solution au problème et de ne pas rester bloqué.

Je dois me rendre d’un point A à un point B. A mi chemin entre ces deux points se trouve un point X ou une personne peut me faire accéder au point B plus rapidement. Si je vais demander de l’aide à cette personne et qu’il accepte alors mon voyage s’en trouvera grandement faciliter. S’il refuse, cela ne me fera pas reculer pour autant et il ne me restera plus que la moitié du chemin à parcourir.

Professionnellement ou personnellement, aborder l’autre nous fait courir le risque de la vie, le risque de ne pas avancer aussi vite qu’on l’aurait souhaité, mais certainement pas le risque de reculer, de nous effondrer.

Si notre timidité est telle que la peur d’aborder l’autre est plus grande que tout discours susceptible de l’apaiser, sans doute est-il temps ce tourner vers la psychologie, de consulter un spécialiste pour entreprendre, avec lui une thérapie, un travail sur soi..

Interroger et consolider nos propres fondations pour que le vent ne nous paraisse pas tempête.

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