La double facette de la jalousie

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La double facette de la jalousie

La jalousie est un sentiment à double visage. Elle peut revêtir un masque doux et chaleureux, même

réconfortant mais peut également prendre un visage monstrueux, infligeant maintes souffrance, à chacun des membres du couple.

Dans notre vocabulaire commun, la jalousie a surtout une connotation péjorative maladive lorsqu’elle prend des proportions qui nuisent au bon fonctionnement du couple.
La jalousie peut-être un jeu entre les amants et donne l’occasion de petites querelles tout à fait saines où chacun essaie de montrer à l’autre combien il l’aime et tient à elle ou à lui.

La jalousie est alors quelque fois même simulée, pour faire plaisir et rassurer l’autre.
Quel homme n’a jamais reproché furtivement à sa compagne ses rapports avec un collègue de travail où bien s’est gentiment énervé sur sa façon de regarder un bel acteur dans un film, tout en se targuant de n’avoir rien à lui envier.

Souvent nous sommes conscients que nous n’avons rien à craindre de tout cela. Les paroles que nous prononçons ont plus comme objectif de complimenter le pouvoir de séduction de sa compagne et de la rassurer par rapport à notre position d’être aimant et protecteur.
La jalousie bascule dans une forme que l’on pourrait qualifier de pathologique dès l’instant où l’on n’est plus dans un jeu apparenté à la séduction mais où l’on tombe dans un fonctionnement individuel apportant une nuisance tant à la personne qu’au couple.

Ce comportement est alors à la croisée de plusieurs éléments de personnalité.
Poussée à une forme pathologique, la jalousie se rapporte à la possessivité, l’égoïsme et/ou à l’égocentrisme et dissimule souvent une diminution de l’estime de soi. Cette diminution peut induire des conduites se traduisant par la mise en oeuvre de stratégies de surveillance de l’autre, parfois proche du harcèlement, à cause des doutes qu’elle suscite. Ainsi, une personne ayant perdu son emploi peut devenir plus intrusif dans la vie professionnelle de sa compagne et ne plus être dans le reproche furtif mais dans une forme de persécution.
Nous sommes alors dans une logique complètement différente par rapport au sentiment amoureux qui est plutôt altruiste et basé sur la confiance en l’autre. Dans le sentiment de jalousie l’autre est perçu comme un objet de possession. Ses sentiments sont niés au profit des sentiments que l’on projette sur lui. Nous lui attribuons ainsi nos propres désirs adultères, par projection. Ainsi, on souhaite que l’autre se conforme à l’image irréprochable, dont on a besoin pour se voir soi-même respectable, par reflet. Toutes les productions et attitudes de l’autre sont alors interprétées dans une logique égocentrique à caractère parfois «paranoïaque».

Un rire donné à un ami qui vient de faire une plaisanterie, une attitude joyeuse inexpliquée, un numéro inconnu apparaissant sur son portable, quelqu’un qui vous répond qu’il a fait un faux numéro lorsque vous décrochez, etc Ces petits riens peuvent alors déclencher de vrais drames au sein d’un couple. La personne jalouse arrive dans bien des cas à l’effet strictement inverse de celui qu’il voulait obtenir.

En montrant une facette de personnalité aussi insupportable et épuisante, la personne jalouse va progressivement pousser l’autre à désirer autre chose que ce pesant quotidien. De ce fait, l’attention qu’elle portera au monde qui l’entoure, aux autres hommes notamment, sera décuplée. Le risque de voir sa compagne être infidèle ou rompre augmente donc presque proportionnellement à son propre degré de jalousie « maladive ».
Plusieurs voies s’ouvrent à ceux qui veulent sortir de ce carcan.

Tout d’abord, et c’est souvent le plus difficile, il faut que l’être jaloux reconnaisse qu’il a un problème et que celui-ci n’est pas induit par le comportement de l’autre mais par son propre fonctionnement psychique. Si cela est identifié, alors la personne doit essayer autant qu’il lui est possible de quitter sa position égocentrique pour réfléchir en compagnie de sa partenaire. Cette réflexion doit pouvoir porter sur leur couple et la confiance mutuelle qui doit être une de ses fondations principales. C’est un conseil aisé à donner mais parfois difficilement applicable.

Si les efforts faits se montrent vains, peut-être est-il alors temps de demander l’aide extérieure de professionnels de la psychologie.

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