Comment vivre avec la maniaco-dépression ?

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Comment vivre avec la maniaco-dépression ?

Maniaco-dépression : entre les deux ma tête balance

La maniaco-dépression dans le champs de la psychologie est définie comme une maladie psychique caractérisée par un problème, un désordre psychologique bipolaire de l’humeur ( c’est-à-dire que l’humeur se déplace sur 2 versants antagonistes).

Cette pathologie psychologique touche environ 600 000 personnes en France (soit 1,5 % de la population) et se manifeste par deux extrêmes, soit une phase d’excitation psychique extrême non contrôlable sur le plan psychologique par la personne allant jusqu’au délire, soit une phase psychologique dépressive massive.
Qui n’a pas des problèmes psychologique d’humeur fluctuante ? Sommes-nous alors sur le plan psychologique des « maniaco-dépressifs » en puissance ?Comment peut-on faire la différence entre le normal sur le plan psychologique et le pathologique ?Quel sont les causes de cette maladie?

L’avis du psychologue

Ce qui différencie le tout un chacun dans sa structure psychologique d’une personne dite « maniaco-dépressive » est très certainement le problème du caractère extrême de la manifestation de l’humeur et le degré de souffrance psychologique, quoique tout est relatif car souvent en phase maniaque ( à différencier du langage courant pour décrire une personne très soucieuse de la propreté) la personne est rarement dans un problème de souffrance psychologique exprimée comme telle car elle est enfermée dans sa pensée débordante.

Difficile de reconnaître la personne

Souvent l’entourage dit avoir le problème de ne pas reconnaître la personne en phase de délire.

La coexistence sur le plan psychologique d’une double personnalité dans la même personne questionne encore beaucoup tant les manifestations sont opposées.

Relatif à la différence entre le normal sur le plan psychologique et le pathologique

L’un des premiers critères peut être le problème du caractère d’étrangeté que l’on ressent face à cette maladie psychologique, un sentiment d’incompréhension, surtout face au délire, tout va très vite, trop vite.

Il est très souvent un problème difficile d’être en relation avec une personne sur le plan psychologique en phase maniaque, celle-ci est coupée de l’autre (mais aussi de soi-même) car envahie par son problème de délire qui trouble sa pensée et donne une logique psychologique souvent difficile à suivre.

Le problème du délire est alimenté par un sentiment de toute puissance, c’est ce qui explique souvent la difficulté de la personne à sortir sur le plan psychologique de son délire.

Elle se sent capable d’exploits surhumains sans se rendre compte du problème du danger potentiel pour elle-même ou son entourage (du fait de l’absence psychologique de limite, tout est possible).

Très souvent des éléments de structure psychologique paranoïaque font que la personne se sent observée, écoutée, voire épiée et se sent connectée avec l’invisible, le divin (les délires mystiques sont très souvent présents).

Elle se sent invulnérable, à l’image d’un dieu tout-puissant, a le sentiment de deviner et devancer les pensées des autres, au point d’anticiper certaines situations qui peuvent représenter un problème et lui paraître dangereuses, comme se faire hospitaliser, car à ses yeux, c’est sur le plan psychologique la couper de ses « pouvoirs » de toute-puissance et la faire revenir dans le monde du réel, et donc de la souffrance pour elle.

Dans les deux extrêmes psychologique de la maladie, le plus dur à vivre est certainement ce problème de retour à la réalité et qui se traduit souvent par une dépression psychologique. La souffrance liée au ressenti négatif, au manque de goût, d’envie, fait que pour le patient, la voie est sans issu. D’où l’importance d’entourer ces personnes dans ces moments-là.

L’entourage des personnes (conjoint, enfant et petits-enfants) souffrant sur le plan psychologique de maniaco-dépression est souvent lui aussi en grande souffrance face au problème et au vécu du problème.

Il ressent alors beaucoup d’impuissance, car désarmé dans sa possibilité d’aider son proche et de le comprendre.

La psychopathologie atteint la relation même, la relation à soi, aux autres et au monde en général.

Ceci nous ramène à notre caractère d’être humain, qui est un être « socius », qui ne peut vivre coupé des autres. L’être humain fait forcément partie d’un groupe, d’un système de pensées psychologiques, de valeurs, d’idéologies.

Souvent un problème compliqué de faire accepter les soins

Autant lorsqu’elles sont en période dépressive sur le plan psychologique, elles sont en demande d’aide, car elles sont plus conscientes de leur souffrance de leur problème, autant en phase maniaque, elles perdent la conscience de leur trouble et peuvent être dangereuses pour elles-même, comme pour les autres (conjoint, enfant…). Le travail avec les professionnels de la santé consistera alors à faire reconnaître la pathologie à leur patient et les aider en consultation à accepter les soins, car on ne soigne que celui qui veut bien être soigné.

Différentes causes ont étés attribuées à cette psychopathologie, génétiques, neurologiques, traumatiques… toutes plus ou moins culpabilisantes pour les familles (conjoint, enfants, petits enfants…). Cette maladie a des causes multifactorielles mais elle signe bien le problème de la difficulté de la personne à trouver un équilibre dans un entre-deux, balançant toujours entre deux extrêmes.

Par l’éclairage de la psychologie les personnes souffrant de maniaco-dépression sont souvent très sensibles à l’environnement et répondent souvent en écho à ce qui se passe autour d’elles. Ceci explique leur fragilité psychologique par rapport au monde extérieur.

Le conseil du psychologue

De nos jours, il est possible de stabiliser sur le plan psychologique l’humeur avec un traitement médicamenteux adapté. Une « camisole chimique » qui n’est pas toujours acceptée par les personnes, surtout chez les plus jeunes (jeune adulte et ado), pour qui l’idée de prendre un traitement quotidien renvoie au problème d’une image de malade dans laquelle ils ne se retrouvent pas.
Pourtant, bien que sur le plan psychologique le problème des accès délirants et dépressifs puissent être contenus dans cette « camisole chimique », les symptômes sont sous-sous-jacents mais beaucoup moins envahissants, ce traitement permets alors sur le plan psychologique aux personnes souffrant de maniaco-dépression de s’intégrer dans la société et ainsi avoir une vie « normale ».

ette maladie est récurrente, et souvent demeure en chacune des personnes le problème de la peur de basculer à nouveau dans des extrêmes. Le suivi régulier en consultation par des professionnels médecins et psychologues semble donc important face au problème et source de réconfort.

La maladie psychique est bien souvent hors des murs des établissements psychiatriques, ce qui semble intéressant puisque l’idée est bien de permettre à des personnes de trouver une place dans la société et de se sentir intégrées à un système.

Le degré d’insertion sociale est bien souvent un critère de santé psychologique. La maniacodépressive-dépression est une maladie très courante, avec de problèmes de degrés d’expression différents, n’empêchant pas certaines personnes d’utiliser leurs symptômes (surtout en phase maniaque)

Faire de sa différence une singularité, s‘accepter pour mieux s’intégrer.

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