La grossesse au masculin et au féminin (1er trimestre)

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La grossesse au masculin et au féminin (1er trimestre)

….Après quelques minutes, Marica sort des toilettes. « Ça y est ! c’est positif ! ».

Silence. Difficile de choisir entre joie, soulagement d’être enfin enceinte et angoisse, déstabilisation psychologique, stress de tout ce qui allait venir. Antoine sourit, un peu crispé, après huit longs mois, un enfant, il n’y croyait plus et c’était rangé dans une passive attente presque agréable. Maintenant il se trouvait dans une réalité qui lui semblait, 30 secondes avant, vague et lointaine. C’était parti, l’aventure allait commencer.

La tête de Marica tourbillonnait de mille questions à lui donner le vertige, Antoine enlaçait Marica comme si c’était la dernière fois. Ce n’était plus Marica et Antoine, mais papa et maman…

Un profond bouleversement

L’annonce de la grossesse même si elle est désirée amène beaucoup de stress psychologique, de questionnement, de peurs et d’insécurité. Ces sentiments et émotions psychologiques sont tout à fait normaux. Pour Marica les questions du changement de l’image de son corps et les perturbations, les problèmes, des premiers symptômes à gérer prendront une place importante.

Quant à Antoine il naviguera entre la joie d’avoir un enfant et la fierté de se voir confirmé et sécurisé de sa masculinité et virilité, et le doute et la peur des responsabilités qui l’attendent face à l’enfant. Ils vont tous les deux vivre d’énormes changements dans la dynamique de leur relation, en passant de couple à famille. Marica, dés le début, va vouloir s’appuyer sur Antoine, attendre plus de solidité psychologique, de compréhension et de consolation.

Antoine, lui devra se battre avec ses différents sentiments concernant les changements physiques et psychologiques de sa femme, une sexualité qui va devenir différente et apprendre à la soutenir.

Même si les parents s’adaptent psychologiquement à la nouvelle de la grossesse, il n’y a pas encore à ce stade de réelle évidence du fœtus ou d’enfant.

Pour la femme et future mère

C’est le moment où elle fait un retour sur la relation enfant qu’elle a eu avec sa mère. Elle se pose des questions de psychologue sur l’identité maternelle de sa mère pour trouver la sienne. Comment ma mère a t-elle vécu l’enfant que j’étais ? Elle fait le tri entre les qualités appréciables et les problèmes rencontrés, les points difficiles de sa propre enfance. Elle est dans les débuts du questionnement de la mère qu’elle peut devenir face à l’enfant en construction qui vit en elle.

C’est aussi une période ou la femme est très centrée sur son corps à l’écoute de ses ressentis, de ses émotions souvent vivent, fenêtre psychologique brouillée par les interrogations sur le bon développement de son enfant. La femme est donc confrontée à l’écoute de ce qu’elle récent mais aussi dans l’angoisse psychoaffective de perdre l’enfant. Elle accepte petit à petit ce fœtus qui grandi en elle et s’y attache.

Pour le père

C’est une période de combat psychologique dans sa tête. Il est à la foi anxieux de ce qui l’attend, mais aussi envie de l’attention que porte entourage à son épouse. Il sent qu’il passe au second plan, il a peur de perdre sa place. Il peut parfois aussi se sentir en rivalité avec sa belle mère qui peut prendre à ce moment beaucoup plus de place.

A retenir

Il est important, à ce stade, pour le couple, de réussir une nouvelle alliance en partageant ce qu’ils ressentent, leurs angoisses, leurs fantasmes et leurs joies.

Le couple peut par exemple, chacun de son côté, se poser des questions comme « est-ce que je veux que mon enfant soit une fille ou un garçon ? Et pourquoi ?» « Quel père ou quelle mère j’ai eu étant enfant? et quel parent je veux être ? ».

Partager vos réflexions mais en restant ouvert, sans poser de jugement.

Le couple peut ainsi mieux se découvrir, connaître ses différences familiales et culturelles. Profiter de ce premier trimestre pour construire ensemble un nouveau couple, qui sera porteur de cette grossesse.

C’est une période forte en émotion autant pour l’un que pour l’autre, qu’il faudra gérer en douceur et avec beaucoup de compréhension mutuelle.

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