Les troubles de l’alimentation

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Les troubles de l'alimentation

Le fait de manger est un acte naturel, innée, c’est à dire qu’il ne s’apprend pas. C’est un acte lié à la culture (il y a autant de façon et de forme de s’alimenter qu’il y a de cultures). C’est un acte de vie, de survie pour certains, qui nécessite d’accepter d’être dépendant pour être libre.
Ce sera d’ailleurs un paradoxe à gérer dont il sera souvent question tout au long de la vie.

Manger est un acte de confiance. Le bébé tête le sein de sa mère en toute confiance, il sent, il sait que sa nourriture est bonne et qu’il en a besoin. A l’inverse un bébé ne boira pas un biberon qu’il trouve suspect.

Le goût chez l’enfant

Autant l’acte de manger est un acte inné (succion, déglutition, mâcher), autant l’enfant aura tout un apprentissage à faire autour du goût. L’enfant va commencer à choisir ses aliments, il va sélectionner selon ses propres goûts mais aussi selon ses croyances. Il aura souvent tendance à rejeter ce qu’il ne connaît pas, ce qui est nouveau pour lui ( que ce soit un aliment ou une présentation nouvelle d’un aliment connu), il repoussera également les aliments verts, car il croit souvent que ce qui est vert est empoisonné.
Très naturellement, l’enfant se dirige vers des aliments nourrissants, donc énergétiques (= caloriques) comme les féculents et les sucres rapides.
Cette période qu’on appelle « néophobie » (peur de ce qui est nouveau) se situe entre plus ou moins 3 et 7 ans et perturbe toujours beaucoup les parents qui sont souvent inquiets et désarmés face à un enfant qui ne mange pas (ce que les enfants ont bien compris et utilisent comme « arme » d’affirmation et de négociation).

Manger à l’adolescence

L’adolescent a lui aussi une nourriture bien à lui, une nourriture qui lui ressemble. La nourriture et la façon de manger sont un langage. Elles permettent de dire qui je suis. Manger différemment de ses parents est alors une façon d’affirmer sa différence, se différencier, se positionner, montrer une volonté d’autonomie.

Les dérives anorexiques

Une dérive très connue, et de plus en plus fréquente, est l’anorexie. La personne cherche à être tellement autonome, indépendante de l’autre (et de la nourriture) et à maîtriser de ses propres envies (qui souvent font peurs car inmaîtrisable à cet âge) qu’elle devient alors complètement dépendante de la nourriture alternant entre un refus complet de manger allant jusqu’à une perte de l’appétit et des pertes de contrôle se manifestant par des prises alimentaires frénétiques.
Les choses se compliquent d’autant plus qu’à cet âge l’adolescent est soumis à l’influence de l’autre (diktat de la mode) et du regard extérieur sur lui, et se soustraie alors son corps à une maigreur excessive niant à la fois un corps qui s’arrondit dans la féminité et dans la sexualité.

Les dérives boulimiques

La boulimie est souvent l’envers de l’anorexie, associé ou pas, mais signe alors un échec de la maîtrise.
La boulimie est très fréquente mais plus souvent cachée elle est souvent considérée comme une maladie honteuse, du fait d’un manque de volonté attribué à tort à ses personnes.
La boulimie est à différencier des compulsions alimentaires (fréquence différente, quantité absorbée différente, qualité de la nourriture différente), même si le degré de souffrance est tout aussi présent. La compulsion alimentaire semble surtout touchée les femmes et ce, durant une grande période de leur vie.

Les dérives orthorexiques

Depuis quelques années, une nouvelle pathologie alimentaire apparaît qui est l’orthorexie, caractérisée par l’obsession exacerbée de bien manger, avec en arrière fond l’idée que si je mange bien (équilibré, bio, sain) et ce de façon rigide, je suis alors une bonne personne et inversement si je mange mal (gras, déséquilibré, industrialisé), je suis quelqu’un de mauvais.

Les besoins alimentaires ne sont pas les mêmes tout au long de la vie.

Qu’en est-il de nos besoins alimentaires?

Un adolescent pendant la phase de croissance a des besoins énergétiques bien supérieurs à ceux d’un adulte (en moyenne 2 900 kilocalories par jour).
Qui n’a pas connu ces adolescents qui dévalisent le frigo à peine rentrés de l’école ? Ils ne sont en rien boulimiques, juste en pleine croissance, avec de fortes dépenses énergétiques (activités intellectuelles, physiques, développement menstruel, hormonal).
De même qu’un homme (en moyenne 2 200 kilocalories/jour) et une femme (en moyenne 1 800 kilocalories/jour) à activité équivalente n’auront pas les mêmes besoins, car ils disposent d’un métabolisme de base différent.

La question étant toujours de se recentrer sur ses besoins, notre seul baromètre étant alors notre sensation de faim et de satiété. J’ai faim, je mange. Je n’ai plus faim, je m’arrête, et ce, même si mon assiette n’est pas encore finie. On voit bien comment l’éducation a pu perturber nos régulateurs de base ( « fini ton assiette ! », « tu ne sortiras pas de table tant que t’auras pas tout mangé ! »).
En milieu de vie et à l’approche de la ménopause pour les femmes, le métabolisme de base va à nouveau baisser occasionnant alors des besoins alimentaires moindres. Si la personne a du mal à être à l’écoute de ses signes de faim et de satiété, cela pourra occasionner une prise de poids, souvent uniquement associée à la ménopause uniquement.

De même les personnes âgées ont souvent une perte d’appétit qui est directement liée à la baisse de l’activité physique mais aussi à une perte de l’élan vital pourtant au vu des modifications du métabolisme musculaire elles se doivent de maintenir leurs apports énergétiques entre 1 800 et 2 000 kilocalories par jour avec un renforcement en apport protéiné

On mange pour vivre, c’est inné en nous.

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